Par Marie-Josée Richard
De la lenteur et des raideurs musculaires, des problèmes d’équilibre, des tremblements empêchant le contrôle des mouvements, tels sont les symptômes de la maladie de Parkinson, soit la deuxième maladie neurodégénérative la plus diagnostiquée après l’Alzheimer. Voici que des chercheurs israéliens pointent du doigt un coupable : les pesticides !
Quand les pesticides s’en vont aux champs
C’est en février dernier que l’on apprenait l’existence d’un lien entre les pesticides et le Parkinson. Selon le Dr Rafiq Masalha, à la tête de cette étude-choc, la dispersion par avion de pesticides dans les champs serait en cause. «Il a été prouvé que l’inhalation de pesticides affecte la production de dopamine», soit un neurotransmetteur du cerveau faisant défaut dans le cas de la maladie de Parkinson.
En France, ce sont les agriculteurs qui constituent le groupe de travailleurs le plus exposé aux pesticides, ainsi donc, le plus à risque de développer le Parkinson. En effet, c’est ce qu’a démontré une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Toutefois, aucune donnée ne précise les risques encourus par la population en général.
Quand les pesticides protègent les cultures
Selon un récent rapport publié par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, le secteur de la production de végétaux est celui accaparant la plus grande part du marché des pesticides vendus au Québec, soit 79,1 % des ventes totales en 2001, avec 59 % d’herbicides, 17,9 % de fongicides et 12,6 % d’insecticides.
On apprend aussi dans ce document qu’« en milieu agricole, les pesticides sont utilisés pour protéger les cultures contre une multitude d’organismes nuisibles, tels que les insectes, les acariens, les plantes indésirables, les maladies parasitaires et les rongeurs. Les pesticides peuvent aussi servir à la protection des animaux d’élevage contre certains organismes nuisibles. »
Selon Le Point, de nouveaux résultats apportent la preuve que « le risque d’être atteint de Parkinson augmente avec le nombre d’années d’exposition aux insecticides et qu’il est principalement lié à l’usage de certains insecticides dits de type organochloré. » Heureusement, ce type de pesticides, dits organochlorés (aldrine, chlordane, DDT, dieldrine, endrine, heptachlore, hexachlorobenzène, mirex, toxaphène), ne sont plus en usage au Canada depuis 2004, suite à la signature de l’entente de la Convention de Stockholm du Programme environnemental de l’ONU. Toutefois, il n’a pas encore été démontré quels pouvaient être les autres pesticides susceptibles de faire naître la maladie chez l’humain.
Quand l’alimentation fait partie de la solution
Les traitements sont quasi inexistants pour le moment, voici pourquoi on mise beaucoup sur la prévention… par l’alimentation. Selon une équipe de l’Université du Québec à Trois-Rivières, pour prévenir l’apparition et l’évolution de la maladie, on devrait valoriser ces aliments : le vin rouge, le raisin rouge, le thé vert, les oignons et le Ginkgo. Ces derniers contiennent deux substances protectrices : le resvératrol et la quercétine. « Ce n’est pas un médicament miracle, mais une stratégie préventive, une thérapie complémentaire pour améliorer la qualité de vie des patients », a indiqué la chercheuse Maria-Grazia Martinoli.
La maladie de Parkinson touche 25 000 Québécois et 4 millions de personnes dans le monde… mais leur nombre pourrait doubler d’ici 2030. Des chiffres à faire trembler.
Pour en savoir plus :
Société Parkinson du Québec
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Première parution de cet article sur le site de MSN.ca – Environnement: Quand les pesticides donnent la tremblote, en date du 15 mars 2010. Toute reproduction interdite sans la permission écrite de Microsoft et Marie-Josée Richard.
je tremble regulierement et impossible d’écrire correctement